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Au Canada, 15 à 25 % des futurs parents sont confrontés à une fausse couche, laquelle survient dans près de 80 % des cas au cours du premier trimestre de grossesse. Ce chiffre peut même être supérieur, étant donné que certaines fausses couches passent inaperçues. Indépendamment de la période à laquelle se produit la fausse couche, les répercussions émotionnelles perdurent. Les symptômes psychologiques peuvent être graves et devraient être pris au sérieux. Certaines personnes peuvent souffrir d’anxiété, de trouble de stress post-traumatique ou de dépression. Parmi les sentiments fréquemment ressentis, citons aussi la colère, la tristesse, la culpabilité et le chagrin.
Le rétablissement émotionnel constitue une expérience des plus personnelles et peut influer sur divers pans de la vie, et notamment la relation aux autres (partenaire, amis et famille). Par ailleurs, la vision de la parentalité peut être transformée. Si chaque expérience de perte est unique, la reconnaissance des difficultés auxquelles sont confrontées les familles peut les aider à aller mieux. Cet article présente quelques pistes pour mieux comprendre le deuil et emprunter la voie du rétablissement émotionnel.
Découverte des étapes du deuil
Déni
Le deuil est un sentiment accablant. Il n’est donc pas étonnant de voir que certaines personnes victimes d’une fausse couche trouvent la situation difficile à croire ou à accepter. Cette perte peut également s’accompagner d’un sentiment de solitude, à l’écart des ami(e)s, des membres de la famille, et même du ou de la partenaire de vie. Aborder cette perte force le parent à faire face au déni; une étape bien compliquée.
Une personne dans le déni pourrait dire, par exemple : « Le médecin se trompe, je n’ai aucun doute que tout va bien. »
Colère
Pour certain(e)s d’entre nous, la colère est plus facile à affronter que les autres émotions. Parfois, il est bien plus difficile de faire face au chagrin, à la tristesse et à la culpabilité. En manifestant leur colère contre un tiers ou toute autre chose, les parents se concentrent temporairement sur ce sentiment au lieu de composer avec le deuil. Le ressentiment et l’amertume sont fréquents à cette étape qui peut perdurer selon les cas.
Une personne en colère pourrait dire, par exemple : « C’est la faute du médecin. Il n’a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour m’aider. »
Marchandage
Après une telle perte, il n’est pas rare de s’en vouloir et de chercher le pardon ou une seconde chance. Certains se tournent vers la prière, d’autres décident d’explorer les moindres pistes, qu’elles soient réalistes ou non, pour réduire le risque ultérieur de fausse couche.
Une personne à l’étape du marchandage pourrait dire, par exemple : « Pendant ma prochaine grossesse, j’éviterai toutes formes d’exercices pour limiter les risques. »
Dépression
En comparaison avec les autres étapes du deuil, la dépression semble bien plus passive. Certaines personnes peuvent se sentir découragées et épuisées par les premières étapes du processus, et ressentir une profonde tristesse accentuée par l’acceptation de la situation. La dépression au cours d’un deuil est parfaitement normale. Toutefois, si un parent présente des difficultés à maintenir une routine normale, ou est habité par des idées noires, il peut être temps de demander de l’aide.
Une personne en dépression pourrait dire, par exemple : « Je suis trop fatiguée pour manger ou sortir. Je veux juste rester seule. »
Acceptation
Lorsqu’il devient plus facile de composer avec cette perte, le processus de deuil s’approche de son terme. À l’étape de l’acceptation, il devient possible de revenir sur la fausse couche sans se sentir submergé(e) par les émotions. S’il est normal de continuer à éprouver de la tristesse, ce sentiment n’empêche plus le parent de mener ses activités quotidiennes.
Une personne à l’étape d’acceptation pourrait dire, par exemple : « J’ai toujours le cœur brisé, mais je suis heureuse des souvenirs de cette grossesse et de la joie que j’ai ressentie en découvrant que j’étais enceinte. »
Différentes façons de faire son deuil
Chaque personne vit le deuil à sa façon. Certaines étapes peuvent être plus ou moins longues. Souvent, lorsque la perte émotionnelle s’accompagne d’une perte physique, la femme enceinte peut faire son deuil plus ouvertement et plus longtemps. Les partenaires peuvent sembler moins touché(e)s par cette perte. Ils et elles peuvent y faire face par d’autres moyens, par exemple :
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S’occuper des autres enfants
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Nettoyer, cuisiner, faire les courses
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Se concentrer sur le travail
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S’adonner à des activités récréatives
N’oubliez pas qu’il n’y a pas de bonnes ni de mauvaises manières de faire son deuil.
Approches pour composer avec le deuil
Réécrire l’histoire
Certain(e)s psychothérapeutes suggèrent que la réécriture du récit de grossesse permet de visualiser la vision de la parentalité et de la grossesse et de comprendre l’incidence de la perte sur cette vision. Le processus peut contribuer à normaliser les émotions et à enclencher l’étape de guérison.
Rejoindre un groupe de soutien
Un groupe de soutien en deuil périnatal en présentiel ou en distanciel permet de partager votre expérience dans un cadre sous le signe de l’assistance et de la compassion. Cet accompagnement vous permet également de vous sentir moins seul(e). C’est l’occasion de faire preuve d’honnêteté et d’ouverture en matière d’émotions. Les groupes de soutien peuvent également vous accompagner dans la recherche d’autres ressources d’assistance locales.
Tester la thérapie cognitivo-comportementale
La thérapie cognitivo-comportementale nous aide à mettre en place des stratégies pour lutter contre le stress quotidien et miser sur le bien-être. Elle contribue également à la restructuration des pensées négatives, lesquelles se révèlent souvent contre-productives. La thérapie cognitivo-comportementale et la pratique de la pleine conscience peuvent aider les personnes à comprendre leurs sentiments et à mieux se rétablir. Pourquoi ne pas tester le programme de thérapie cognitivo-comportementale sur Internet (TCCi) offert par Dialogue?
Faire preuve de compréhension en qualité de partenaire, d’ami(e) ou de membre de la famille
Si vous connaissez une personne qui a subi une fausse couche, réfléchissez à la façon dont vous pouvez être là pour elle. Un entourage compréhensif peut faciliter le processus de rétablissement.
Des petits gestes peuvent faire toute la différence. Vous pouvez lui demander ce dont elle a besoin, mais elle pourrait bien être trop affectée pour vous donner une réponse précise. Voici quelques idées pratiques pour lui venir en aide :
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Apporter des vêtements chauds.
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Acheter des produits hygiéniques.
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Cuisiner un plat.
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Aider à payer les factures.
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Faire les courses.
Des petits actes de bonté peuvent apporter un grand réconfort, par exemple :
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Accompagner la personne sans parler.
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Prononcer des mots gentils.
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Prêter une oreille attentive.
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Prendre des nouvelles régulièrement.
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Normaliser ses pensées et sentiments.
Un dialogue empathique apporte soutien et réconfort, contrairement aux discours visant à raisonner la perte, qui bien que partant de bonnes intentions, peuvent être douloureux à entendre.
| À dire | À ne pas dire |
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Comment Dialogue peut-elle vous aider?
Si vous avez des doutes quant aux symptômes que vous observez, ou si vous désirez en savoir plus sur la grossesse, l’équipe médicale de Dialogue peut vous aider. Nos infirmiers, nos infirmières et nos médecins sont disponibles 24 h/24, 7 j/7 et peuvent vous conseiller sur les signes précoces de fausse couche, les options qui s’offrent à vous, les effets secondaires des procédures et des médicaments et l’assistance émotionnelle. Nous sommes là pour vous aider.
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