Les milieux de travail d’aujourd’hui sont tenus à une certaine norme d’accessibilité. Les composants des établissements sans obstacle peuvent comprendre des escaliers roulants, des ascenseurs, des places de stationnement accessibles, des entrées et des portes larges ou des portes faciles à ouvrir dans les zones très achalandées telles que les toilettes. Ces mesures cruciales jouent un rôle dans la création d’un accès égal et équitable pour les personnes à mobilité, endurance, dextérité ou fonctionnement physique réduits.
Cependant, de nombreux handicaps ne sont pas évidents à l’œil nu. L’anxiété, les troubles liés à la santé mentale, la douleur chronique, la déficience visuelle, les troubles de la parole, les troubles d’apprentissage et les troubles du spectre autistique (TSA) peuvent avoir une incidence sur la façon dont une personne vit son environnement. En fait, 22 % des personnes au Canada1 ont une certaine forme d’incapacité, qu’elle soit physique ou invisible. Cela représente plus de 6 millions de personnes! De même, plus de 500 000 jeunes ayant des handicaps invisibles auront 18 ans au cours de la prochaine décennie. Cela signifie que les employeurs qui n’investissent pas dans des pratiques de travail accessibles risquent de perdre des talents potentiels.
Qu’est-ce que la neurodiversité?
Lorsqu’il s’agit de créer un milieu de travail accessible, les troubles neurologiques sont souvent les plus difficiles à prévoir. C’est la raison pour laquelle il est important de mettre en œuvre des pratiques accessibles à tout un chacun, quelles que soient les capacités des personnes visées. Les différences neurologiques, ou neurodiversité, sont simplement différentes façons de travailler, de penser, de se comporter et de vivre l’environnement.
Voici cinq façons simples de favoriser l’inclusivité et l’accessibilité du milieu de travail pour favoriser la neurodiversité et permettre à chaque personne de prospérer, que ce soit virtuellement ou en personne.
Espaces de travail pour les personnes sensibles à la lumière ou au bruit
Nous savons à quel point il est désagréable de rester assis sous des lampes de bureau artificielles pendant huit heures consécutives : les maux de tête et la fatigue oculaire ne sont pas rares. Chez les personnes présentant des différences neurologiques, ces symptômes sont souvent intensifiés. En fait, les recherches montrent que plus de 90 % des personnes atteintes de TSA2 peuvent avoir une tolérance moindre aux stimuli externes, qui comprennent des lumières artificielles et brillantes. Voici quelques réactions et symptômes de surcharge sensorielle liés à la lumière :
Pour aider les gens à se concentrer, à se détendre et à demeurer productifs, les entreprises peuvent créer un environnement plus confortable en faisant ce qui suit :
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Donner la priorité à la lumière naturelle et réduire les lumières fluorescentes.
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Créer des espaces désignés ou des salles de réunion à faible éclairage.
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Rationaliser l’espace de travail pour réduire les distractions visuelles et l’encombrement, comme celui engendré par les fournitures de bureau exposées ou les décorations de fête distrayantes.
Le bruit est un autre facteur de stress environnemental commun. C’est vrai : un bureau ouvert peut promouvoir la collaboration et la créativité tout en éliminant certains obstacles hiérarchiques. Cependant, il crée également des environnements plus bruyants. Une faible tolérance au bruit excessif peut engendrer ce qui suit :
Qu’il s’agisse de conversations amicales ou de bruits de construction, la façon dont les gens réagissent peut varier considérablement. Bien que certaines personnes présentant des différences neurologiques puissent avoir une tolérance plus élevée, d’autres peuvent présenter des sensibilités graves. C’est la raison pour laquelle il est peu probable qu’une conception de bureaux identiques soutienne la santé mentale et la productivité de tout un chacun. Songez plutôt à avoir des espaces variés dans votre milieu de travail :
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Créez des espaces fermés ou des postes de travail qui offrent plus d’intimité.
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Aménagez quelques espaces ouverts pour le travail silencieux et d’autres pour le travail collaboratif.
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Utilisez des murs ou des séparateurs en verre pour isoler du bruit sans compromettre la conception ouverte.
Technologie accessible
Avec de plus en plus de milieux de travail qui adoptent un modèle hybride ou entièrement à distance, l’accessibilité de la technologie est plus importante que jamais. Afin d’encourager une communication claire entre les équipes qui travaillent à distance, les services de vidéoconférence sont devenus non négociables pour la plupart des organisations.
L’expression « fatigue des vidéoconférences » est désormais ancrée dans notre vocabulaire. Il s’agit des conséquences d’une vidéoconférence prolongée, qui comprend le stress engendré par des périodes prolongées de position assise, un contact visuel et facial intense avec les autres participants et une charge cognitive élevée3. Cette dernière peut être particulièrement difficile pour les personnes qui présentent des différences neurologiques. Contrairement aux réunions et aux interactions réelles, les vidéoconférences nous obligent à travailler plus pour communiquer. Par exemple, nous devons montrer activement que nous nous concentrons, tout en interprétant et en envoyant simultanément des signaux et des gestes non verbaux (penser à effectuer des mouvements exagérés de la tête ou des yeux, ou à sourire de façon exagérée).
La concentration intense requise pour les appels vidéo peut rapidement devenir accablante. Voici quelques façons de rendre l’expérience plus accessible :
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Utilisez les outils de sondage pour obtenir de la rétroaction au lieu de demander aux participants de faire des gestes ou de parler. Cela peut aussi aider les personnes qui ont perdu leur concentration ou qui ne sont plus dans le moment.
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Offrez des sous-titres en direct pour les gens qui peuvent avoir de la difficulté à se concentrer en écoutant seulement. Cela peut aussi permettre à ceux-ci de se concentrer sur autre chose que sur les visages.
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Fournissez des accessoires externes, tels qu’une souris ou un clavier sans fil, afin que les personnes puissent créer une distance entre elles et leur écran. Cela peut réduire le contact visuel intense et aider les personnes anxieuses à se sentir moins dépassées.
Pratiques de réunions inclusives
Les réunions, virtuelles ou en personne, peuvent être un environnement difficile pour les personnes qui éprouvent du stress, de l’anxiété ou des différences neurologiques. En fait, 43 % des employés atteints de troubles anxieux disent avoir tendance à éviter de participer à des réunions4. Voici des façons simples de rendre vos réunions plus productives, plus conciliantes et plus stimulantes.
Planifier les réunions
Le fait d’aviser les participants plus tôt et de réserver du temps dans leur calendrier leur permet de donner plus facilement la priorité à leur bien-être. Cela peut être utile pour les personnes qui gèrent la garde d’enfants ou qui doivent planifier des rendez-vous médicaux. Cela peut également aider les personnes atteintes de troubles anxieux ou de différences neurologiques à mieux maîtriser leur routine.
Joindre un ordre du jour pour la réunion
Fournissez aussi souvent que possible un aperçu du programme de la réunion. Dites aux gens ce à quoi ils doivent s’attendre et ce qu’on attend d’eux. Cela permet à l’équipe de se préparer à la réunion et d’éviter d’avoir l’impression d’être mise sous les projecteurs ou d’être accablée par un manque perçu d’orientation ou de concentration.
Repenser les événements sociaux virtuels
Les milieux de travail hybrides et à distance tirent souvent profit des réunions virtuelles pour socialiser et tisser des liens. Bien qu’il s’agisse d’un excellent outil de consolidation d’équipe, cela peut être une cause de stress pour de nombreuses personnes. Les personnes qui souffrent d’anxiété sociale peuvent trouver le contexte intimidant : les interactions réelles permettent aux groupes de se diviser en conversations plus intimes, tandis qu’un environnement virtuel exige habituellement un groupe plus grand pour écouter une personne. De même, les conversations non structurées et les discussions brèves peuvent être difficiles pour les personnes atteintes de TSA5. Envisagez de rendre les événements sociaux facultatifs ou de mettre en œuvre une structure claire pour l’événement afin que les gens qui y participent puissent évaluer le niveau d’engagement requis
Établir des pratiques d’utilisation des caméras
Bien que les interactions face à face puissent aider à rendre les réunions virtuelles plus humaines, elles peuvent également être stressantes et épuisantes. En fait, une étude récente a permis d’établir que les caméras sont une cause principale de la fatigue des vidéoconférences, plus que le nombre d’heures consacrées aux réunions6. Plusieurs facteurs engendrent une fatigue mentale et physique lors des réunions. L’un d’entre eux est la façon dont nous nous présentons. La façon dont nous regardons la caméra et la façon dont nous semblons communiquer peuvent être des sources d’inquiétude pour beaucoup, et nuire à l’engagement et à la productivité. Voici quelques façons de rendre vos réunions plus inclusives et moins stressantes :
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Permettez aux gens de garder leurs caméras désactivées s’ils le souhaitent.
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Évitez de demander pourquoi la caméra d’une personne est désactivée.
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Organisez des réunions pour lesquelles toutes les caméras doivent être désactivées.
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Ajoutez une note à l’ordre du jour de la réunion pour indiquer si la vidéoconférence se fera avec les caméras activées ou désactivées.
Politique de travail flexible
Il y a des avantages à ce que tout le monde travaille durant les mêmes heures, tels qu’une augmentation des occasions de collaboration et une séparation claire entre le travail et la vie personnelle. Cependant, il peut être difficile pour certains de respecter des horaires stricts. Les personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale peuvent avoir besoin de flexibilité pour leurs rendez-vous et leur thérapie. Elles peuvent également se sentir plus énergiques et productives en dehors des heures normales. De même, certaines personnes atteintes de TSA ont une capacité d’hyperconcentration7, ce qui signifie qu’elles peuvent maintenir une concentration profonde sur des tâches pendant de longues périodes. L’option de gérer ses propres heures peut aider les gens à rester motivés et à travailler plus efficacement.
Avantages essentiels en matière de bien-être
Une offre d’avantages sociaux qui répond aux besoins de votre personnel joue un rôle important dans l’augmentation de la productivité et le soutien du bien-être général. En choisissant un ensemble d’avantages sociaux largement disponibles, vous pouvez vous assurer que les membres de l’équipe les utilisent réellement et en tirent réellement profit. Voici comment les services de santé et de bien-être de Dialogue donnent la priorité à l’accessibilité et à l’inclusion :
Consultations virtuelles
L’application mobile et de bureau de Dialogue permet aux gens de consulter virtuellement les professionnels de la santé physique et mentale à partir du confort de leur foyer. Pour les employés qui n’ont pas la capacité de se rendre à des rendez-vous ou qui ne se sentent pas à l’aise dans des espaces différents, cela signifie que la gestion du bien-être peut encore être une priorité.
Programme flexible de santé mentale
Le programme de santé mentale de Dialogue donne accès à une variété de services de santé mentale qui répondent aux besoins uniques et au niveau de confort unique des gens. Les membres qui ressentent de l’anxiété ou qui hésitent à parler à des professionnels peuvent s’exercer à la thérapie autonome au moyen de boîtes à outils éprouvées sur le plan clinique. Les autres peuvent consulter directement les praticiens pour élaborer un plan de traitement qui leur convient.
Engagement en matière d’accessibilité
Dialogue se conforme entièrement à la Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario (W3C WCAG 2.0 niveau A, WCAG 2.0 niveau AA) et est accessible pour tous. Qu’est-ce que ça signifie? Le site Web et l’application de Dialogue respectent une norme d’accessibilité internationalement reconnue. Voici quelques façons dont notre application est inclusive pour le plus grand nombre de personnes possible :
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Notre application est accessible par la navigation au clavier pour les personnes à mobilité réduite.
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Un logiciel de synthèse vocale est disponible pour les membres qui ont une déficience visuelle, afin que les messages soient lus et saisis verbalement.
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Nous assurons un contraste suffisant des couleurs sur les images, les boutons, les dégradés d’arrière-plan, etc., et nous fournissons des renseignements supplémentaires qui ne reposent pas sur la perception des couleurs.
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Nous veillons à ce que les éléments interactifs soient faciles à repérer.
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Nous veillons à ce que tous les champs aient une étiquette descriptive adjacente au champ.
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En ce qui concerne les soumissions de formulaires, nous alertons les membres lorsque quelque chose ne va pas en leur envoyant un message facilement repérable.
Faire de l’accessibilité une priorité
Les personnes atteintes d’un handicap physique ou neurologique au Canada sont en majorité sans emploi ou sont sous-employées. En fait, plus de 600 000 personnes8 restent sans emploi en raison d’un manque d’inclusion et d’accessibilité. De plus, 83 % des personnes atteintes de TSA9 sont sans emploi malgré qu’elles aient le potentiel pour travailler. Avec une sensibilisation accrue aux problèmes de santé mentale, aux troubles d’apprentissage, aux troubles du spectre autistique et à d’autres différences neurologiques, les organisations qui ne donnent pas la priorité aux meilleures pratiques en matière d’accessibilité risquent de prendre du retard.
Sources:
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Stanford researchers identify four causes for ‘Zoom fatigue’ and their simple fixes
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People with autism possess greater ability to process information, study suggests