En un mot, oui. Toutefois, la réponse complète est un peu plus compliquée. En 2019, 85 169 Canadiennes et 22 741 Canadiens ont signalé avoir subi une forme de violence conjugale. Un grand nombre de victimes et de survivant(e)s portent également le poids physique et émotionnel de la violence au travail tous les jours. En fait, plus d’un tiers des personnes croient connaître au moins un(e) collègue qui a subi ou vit actuellement de la violence. Même si elle ne commence pas sur le lieu de travail, la violence conjugale peut entraîner un désengagement, de l’anxiété, de la fatigue, de mauvaises performances, de l’absentéisme, etc.
Si vous soupçonnez que votre collègue ou employé(e) est victime de violence conjugale, vous ne savez peut-être pas ce que vous pouvez faire pour l’aider. La violence est une expérience isolante, et la victime/personne survivante peut avoir peur ou honte. Cependant, elle n’est pas seule et vous pouvez prendre certaines mesures pour l’aider à se sentir soutenue.
Reconnaître les signes de la violence conjugale
La violence conjugale peut prendre de nombreuses formes, y compris :
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Violence corporelle
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Violence émotionnelle ou psychologique
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Violence financière
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Négligence
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Violence sexuelle
Si certains signes de violence sont évidents, comme de graves changements de comportement, des bleus ou des blessures, d’autres sont plus subtils. Remarquez si la personne :
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Est plus calme que d’habitude ou repliée sur elle-même
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S’absente fréquemment du travail
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Est moins productive ou moins engagée
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Prend ou perd du poids de manière importante
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Est nerveuse ou anxieuse
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Est fatiguée ou manque de sommeil
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Est ébouriffée ou moins bien habillée
Si vous remarquez l’un de ces signes chez un(e) membre de l’équipe, prenez le temps de lui parler en privé.
Savoir comment aider une personne dans le besoin
Si votre collègue vous parle de son expérience de violence conjugale, la première chose à faire est de l’écouter. Faites en sorte que la personne sache que vous la croyez. Des déclarations comme celles-ci peuvent être rassurantes et renforcer la confiance :
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Tu ne mérites pas ce qui t’est arrivé.
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Ce n’est pas ta faute.
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Tu n’es pas seul(e).
D’autres déclarations peuvent isoler la personne davantage. Évitez les commentaires qui invalident son expérience, expriment son incrédulité ou condamnent son inaction :
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Je n’arrive pas à croire que tu supportes ça!
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Ton (Ta) partenaire ne semble pas être ce genre de personne.
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Si tu es encore avec lui (elle), ça ne doit pas être si grave.
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Tu ne peux pas rester dans cette situation.
Votre collègue ou employé(e) ne se sent peut-être pas physiquement ou financièrement capable de quitter la situation, mais vous pouvez lui apporter de l’aide d’une autre manière. Voici des moyens simples d’être utile :
En tant que collègue :
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Proposez de faire du covoiturage.
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Demandez-lui si vous pouvez participer à de gros projets au travail.
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Invitez-la à faire des activités à l’extérieur de la maison.
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Trouvez des ressources disponibles dans votre région et partagez-les avec elle.
En tant que gestionnaire :
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Proposez des horaires flexibles et des options de travail à domicile.
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Discutez des possibilités de congés payés, le cas échéant.
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Proposez d’alléger sa charge de travail.
Orientez la personne vers des ressources en matière d’avantages sociaux qui peuvent l’aider.
Instaurer un environnement sécuritaire au travail
Il est important que les membres de votre équipe se sentent en sécurité pour se confier à vous. Évitez de les juger et faites preuve d’empathie. Si votre milieu de travail ne dispose pas déjà d’un groupe-ressource consacré à la sensibilisation et à la prévention de la violence conjugale, voyez si vous pouvez en créer un. Si l’adhésion à un groupe existant n’est pas possible ou souhaitable pour votre collègue, voyez s’il existe d’autres solutions de soutien au sein du groupe.
Définir une politique en matière de violence conjugale au travail
Une politique en matière de violence conjugale peut contribuer à fournir une structure, un soutien et une protection aux collègues qui peuvent être victimes d’abus. La politique doit décrire les procédures de signalement des abus et trouver les ressources disponibles. Par exemple, certains employeurs peuvent permettre aux membres de leur équipe de prendre un congé payé ou non payé pour faire face aux conséquences de la violence. D’autres peuvent autoriser des horaires ou des lieux de travail flexibles afin que les membres de l’équipe puissent rester en sécurité. Encourager votre employeur à mettre en œuvre de telles politiques peut faire une grande différence pour les personnes qui sont confrontées à la violence conjugale.
Comment Dialogue peut aider
Programme d’aide aux employé(e)s
Les situations de violence conjugale soulèvent souvent une foule de problèmes financiers ou juridiques. Grâce au Programme d’aide aux employé(e)s de Dialogue, des planificateurs financiers et des avocats certifiés peuvent répondre aux questions des victimes/survivant(e)s et les aider à trouver des ressources externes si nécessaire.
Santé mentale
Le stress, l’anxiété et l’isolement sont des réactions courantes à la violence entre partenaires intimes, et de nombreuses personnes luttent pour faire face au traumatisme longtemps après avoir quitté la relation abusive. Grâce au programme Santé mentale+ de Dialogue, les victimes/survivant(e)s peuvent trouver le soutien et les ressources nécessaires pour commencer à gérer leurs sentiments négatifs. Nos spécialistes en santé mentale peuvent également fournir un soutien pour l’évaluation et la navigation vers des services externes.
Si vous ou une personne que vous connaissez êtes en danger immédiat, composez le 911.
Trouvez des lignes de crise, des centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle et des services de soutien ici.
Utilisez votre code postal pour trouver des ressources locales supplémentaires ici.
Sources :
- Fiche d’information : Violence entre partenaires intimes
- Domestic Abuse Statistics Canada
- Centre de ressources sur la violence conjugale au travail
- Domestic Violence and Abuse: HelpGuide
- Talking to an Employee Experiencing Domestic/Intimate Partner Violence
- The language we use